Yann Guignon rencontre le Gabon alors qu’il est en charge du développement des projets d’Implémentation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), en Afrique subsaharienne, pour le compte d’un groupe français opérant dans le domaine (ARES GROUP). Yann travaillant déjà depuis des années à promouvoir de nouvelles pratiques commerciales de la part des pays du nord vis à vis des pays du Sud (…), en particulier de la France auprès de ses anciennes colonies africaines, il s’évertue à convaincre l’intégrateur de TIC qui l’emploie à s’appuyer sur la culture et du cadre spécifique des utilisateurs finaux (élèves des collèges et lycées du Gabon) plutôt que de simplement partir de technologies et de contenus informationnels potentiellement inadaptées au contexte local. C’est ainsi que le Directeur de Projet côté client, Monsieur Aristide Nguema, commence à partager avec Yann l’histoire du Gabon, de ses peuples, de ses us et coutumes…Voilà comment Yann entendra parler pour la première fois du premier Patrimoine Culturel National Gabonais, l’iboga, plante sacralisée dans ce pays d’Afrique Centrale ayant développé autour de cet Arbre, appelé également « Bois Sacré », un rite initiatique et une pratique cultuelle ancestrale appelée le Bwiti. Au regard de son intérêt pour le sujet, Aristide propose alors à Yann d’expérimenter l’iboga, alors non classé comme illégal en France, au cours d’un séminaire en Normandie dédié au Développement Personnel inspiré des pratiques ancestrales bwitistes gabonaises. Lors de cette retraite encadrée, l’expérience de Yann avec le « Bois Sacré du Gabon » sera si forte, si riche en enseignements, si positive pour sa santé physique et mentale, qu’il est invité à rejoindre l’association de droit français, « E-Boga », créée par des membres de la diaspora gabonaise de France et dédiée à la « Promotion et à la Valorisation Durable de la Médecine Traditionnelle Gabonaise en Occident ».
suite au décès d’un toxicomane français, ayant associé contre toutes recommandations des opiacés (héroïne) avec de l’iboga (au cours d’un soin organisé par un médecin français s’inspirant des pratiques bwitistes), l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) classe l’iboga dans la catégorie IV des produits stupéfiants et la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte Contre Les Dérives Sectaires (MIVILUDES) catégorise le Bwiti comme « Dérive Sectaire ». Cette soudaine interdiction sonnera la fin de tout espoir de reprise de la recherche scientifique en France autour de l’iboga qui avait pourtant débuté dès 1864 avec le Docteur Griffon Du Bellay. L’association E-Boga, comme toutes les autres associations de droit français liées à l’iboga et au bwiti, sont alors contraintes à la dissolution. La communauté gabonaise de France et du Gabon se sentant outrée par cette interdiction précipitée bafouant l’identité culturelle ancestrale de leur pays, ancienne colonie française aux rapports complexes avec son ex-colonisateur toujours très présent au Gabon, entame une série d’actions médiatiques engagées de Paris à Libreville. Yann se rendra alors à nouveau au Gabon afin de réaliser un reportage audiovisuel donnant la parole (concernant les décisions prises par la France à l’égard de l’iboga et du Bwiti) aux parties prenantes locales qu’elles soient traditionnelles, scientifiques comme administratives et officielles. Yann en profitera pour passer une seconde étape du rite bwitiste pratiqué par le Maitre Atome Ribenga appelée « Mimbara » ou « Chambre des Haches ». Cette étape majeure de cette école initiatique a pour but majeur de préparer un élève aux défis à venir sur son chemin en lui enseignant les rudiments du fonctionnement de la justice universelle à l’aide, une nouvelle fois, de l’iboga. Au sortir de cet apprentissage très profondément marquant, Yann est convoqué par le Vice Premier Ministre chargé des Affaires Sociales en République Gabonaise, par ailleurs célèbre Nganga du Bwiti, Louis Gaston Mayila. Ce dernier aura entendu parler de « ce français, nouvellement initié par le Maitre Atome Ribenga, interrogeant et filmant diverses personnalités publiques au sujet de l’iboga et du Bwiti » et demandera à son tour à l’interroger quant à ses motivations profondes. Après ce long entretien, Mr Louis Gaston Mayila demandera à Yann de se rendre au plus vite sur la première chaine de la télévision nationale gabonaise afin d’« expliquer à l’opinion publique les raisons pour lesquelles la France a interdit l’iboga sur son territoire et insulté la tradition bwitiste, notamment à l’heure où un français se fait initier au Bwiti tout en sortant non seulement vivant mais surtout grandit de ses expériences». C’est ainsi que le dimanche soir qui suivit, à une grande heure d’écoute, Yann se retrouvera sur un plateau télévisé de la RTG1 à débattre du sujet confié en présence d’un journaliste incisif (Hasse Nziengui) et de divers représentants des autorités politiques, traditionalistes, judiciaires et issues de la société civile gabonaise. Cette émission eut un succès retentissant et Yann fût encouragé à continuer son travail de réparation. Il rencontrera alors le premier français (naturalisé gabonais) ayant été initié au Bwiti et seul « occidental » consacré Maitre Initiateur du Bwiti, le Hugues Obiang Poitevin par ailleurs Président Fondateur de l’ONG Ebando dédiée à la « Promotion du Patrimoine Culturel et Naturel des Peuples du Gabon ». Hugues, également Consultant en Médiation Interculturelle, deviendra source de riches enseignements pour Yann et ils se lient tout deux par une indefectible amitié coopérative.
Yann est appelé à devenir résidant permanent gabonais et délocalise son cabinet de conseil (« Traits d’Union ») de la région parisienne à Libreville. Il met alors sa méthode de Management de l’Interculturalité et de Transfert de Compétences au profit des équipes commerciales du groupe DHL au Gabon. Puis Yann développera sa clientèle basée localement et opérant dans différents domaines d’activité (Nouvelles Technologies, Immobilier, Cinéma, Restauration, Imprimerie, ONGs…). En parallèle de son travail de consultant, Yann continue ses études au sein de la Tradition Bwitiste et rencontre aussi de nombreux « activistes » de l’iboga et de la Médecine Traditionnelle Pygmée-Bantou notamment l’éminent Professeur Jean Noël Gassita, Docteur en Pharmacie et Doyen de la Recherche Scientifique Internationale sur l’iboga. Professeur Gassita, par ailleurs Conseiller Scientifique du Président de la République, offre à Yann de devenir son « parrain gabonais » et lui ouvre son coeur comme son immense bibliothèque.. Tout deux travailleront durant 2 années à constituer la plus grosse base de donnée internationale au sujet de l’iboga, rassemblant des milliers de pages de documents de tout ordre issus du monde entier.
Yann se marie avec Marie Lou Miboka Aboghé, une gabonaise de coutume Akélé/Fang, initiée au Bwiti, rencontrée 2 ans auparavant et qui deviendra plus tard Infirmière d’Etat à l’Hôpital Public et Vendeuse en Pharmacie. Le Professeur Gassita bénira à la coutume Myéné leur mariage sur la plage d’Akanda puis offrira à son filleul, en guise de cadeau de noce, l’opportunité de rencontrer la Première Dame en République Gabonaise, Sylvia Bongo Ondimba, dans le cadre de sa « Fondation dédiée aux projets à destination des femmes, des jeunes et des personnes fragilisées à travers le Gabon ». Le Professeur Gassita et Yann réussissent alors à convaincre Madame la Première Dame de financer et d’encadrer au sein de sa fondation un « Etat des Lieux de l’Iboga au Gabon et à l’International » permettant de compiler, vérifier en comité spécialisé, traduire et résumer l’ensemble des documents rassemblés par leur duo sur le sujet. En effet, la Fondation SBO possède un département « Valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux » étudiant les ressources naturelles gabonaises à forte valeur ajoutée susceptibles de générer des revenus au profit des populations concernées par l’objet de ladite fondation. La même année, au regard de l’intérêt international croissant quant aux ressources naturelles et culturelles gabonaises, le Gabon devient le premier pays au monde à ratifié le « Protocole de Nagoya » issu de la Conférence sur la Diversité Biologique des Nations Unies. Cet accord international traite de l’ « Accès aux Ressources Génétiques et au Partage Juste et Equitable des Avantages découlant de leur utilisation ».
Après 6 mois d’intense travail avec toute une équipe pluri-disciplinaire, Yann remet officiellement son rapport à la Première Dame du Gabon qui le transmettra à l’ensemble des autorités concernées. Les conclusions sont sans appel : si rien n’est fait dans les meilleurs délais, l’iboga est appelé à disparaitre du domaine public et de nombreux laboratoires internationaux sont en phase d’appropriation des bénéfices scientifiques et financiers issus de l’iboga exporté illégalement du Gabon via des réseaux très structurés de braconnage essentiellement pilotés par le Cameroun voisin. La même année Yann et son épouse Marie Lou passent ensemble l’épreuve dite du « Sanctuaire du Soleil », issue du rite Bwiti « Miobé », au sein d’une communauté Pygmée/Babongo établie sur la route des « Monts de Cristal » et dont le chef spirituel est un maitre initiateur de coutume Punu appelé « Adumangana ».
La Présidence de la République gabonaise commande alors que le rapport soit adapté en une courte émission éducative (« Iboga - Ca s’explique ») qui sera réalisée dans la même année et régulièrement diffusée sur les chaines de télévision nationale afin de sensibiliser l’opinion publique à l’importance de planter l’iboga et d’agir pour sa protection. Puis le Ministère de la Culture, à travers son Directeur Général Thierry Nzamba Nzamba, délivre à Yann, un courrier faisant office de mandat « reconnaissant juridiquement le travail remarquable réalisé par le Cabinet Conseil en Développement Durable et en Médiation Interculturelle « Traits d’Union » pour la sauvegarde de l’usage traditionnel de l’iboga et le respect des traditions du Gabon qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de la loi N°02/1994 du 30 décembre 1982 portant protection des biens culturels en République Gabonaise et des textes d’application ».
Fort de son mandat de médiateur obtenu des autorités gabonaises, Yann se fait inviter à une Conférence Internationale organisée à Durban (Afrique du Sud) par l’ « Alliance Internationale des Thérapeutes par l’Ibogaïne » (GITA), l’alcaloïde principal extrait de l’iboga. Cet évènement rassemble depuis plusieurs années le gratin de la recherche mondiale sur l’iboga, sans que le Gabon n’y soit jamais associé. Yann y jettera un pavé dans la marre en partageant les conclusions de son Etat des Lieux et en indexant vigoureusement les chercheurs et cliniques bafouant le droit gabonais comme le droit international en participant à piller l’iboga du domaine public gabonais, via des réseaux de braconniers clairement identifiés, puis en s’appropriant les connaissances traditionnelles liées à cette ressource sacrée et en brevetant, à leurs seuls profits, l’utilisation thérapeutique de l’ibogaïne. A son retour d’Afrique du Sud, Yann sera reconnu « Gardien de la Tradition » par son Père Spirituel, le Maitre Atome Ribenga, qui l’encouragera fortement à continuer ce travail de sensibilisation partout où nécessaire au Gabon comme dans le monde entier. Yann eu alors une réunion de travail avec le Secrétaire Exécutif des Parcs Nationaux du Gabon, le Professeur Lee White avec qui il avait par ailleurs collaboré durant la rédaction de l’état des lieux de l’iboga notamment au sujet du braconnage de la ressource et des liens entre celle-ci et les éléphants. Le Professeur White conseilla alors à Yann de créer une structure juridique internationale, solide et transparente, afin d’obtenir le soutien de bailleurs dans le cadre des projets partiellement proposés aux autorités gabonaises en conclusion du rapport leur ayant été remis. Yann écoute alors ce précieux conseil et se met à la recherche de partenaires internationaux dans ce sens.
Yann choisit de se tourner vers les réseaux anglophones qui sont ceux qui montrent le plus d’intérêt pour la recherche sur l’iboga et la réciprocité envers les peuples autochtones. C’est ainsi que deux de ses amis résidant en Angleterre et initiés au Bwiti, Ben Taylor & Kate Hewett lui proposent de créer une structure administrative sociale en Angleterre. Le statut de Fondation étant extrêmement difficile à obtenir dans un premier temps, ils décident de créer une Entreprise d’Intérêt Communautaire que Yann baptise « Les Bénédictions de la Forêt ». Puis Yann est invité à une Conférence sur la Conscience des Plantes au Regents Park de Londres afin d’y présenter ses travaux sur l’iboga et d’annoncer la création de Blessings Of The Forest devant des activistes de la conservation et de l’étude botanique du monde entier. C’est à la fin de son intervention à cette conférence que Yann rencontre David Nassim (a.k.a. « Mutombi »), Consultant en Médecine Chinoise, revenant tout juste du Gabon où il a été initié au Bwiti (rite « Ombwiri ») par André Ngié Ovono, père spirituel de Hugues Obiang Poitevin de l’ONG gabonaise Ebando que Yann soutien bénévolement depuis 2009. David et Yann sympathisent immédiatement puis David offre son aide inconditionnelle afin de développer Blessings Of The Forest et met à la disposition de l’organisation une base de travail en Angleterre (Glastonbury) puis propose de mettre à profit son réseau et son expertise pour lever des financements. David Nassim devient Co-Directeur de BOTF CIC, en charge des finances et des réseaux anglophones.
Blessings of The Forest est invité par Jonathan Dickinson, directeur de l’Alliance Internationale des Thérapeutes par Iboga (GITA) à une nouvelle conférence organisée cette fois ci au Mexique (Tepoztlan). Yann, après le même discours appelant à la prise en considération du Protocole de Nagoya autour de l’iboga au Gabon, y vendra quelques teeshirt à l’effigie de l’organisation pour lever ce qui sera le premier budget de fonctionnement de BOTF : quelques centaines de dollars ! Yann et David multiplient les rencontres avec des bailleurs de fonds potentiels, définissent progressivement la stratégie de BOTF, rassemblent des volontaires pluri-disciplinaires pour mettre en place des actions de communication, de sensibilisation internationale et de lobbying auprès des autorités gabonaises.
Yann, à travers son cabinet de conseil Traits d’Union, signe un contrat de consultation en Médiation Interculturelle et Développement Durable avec l’ONG gabonaise « Conservation Justice » (CJ) membre du réseau des « Eco-Activistes pour la Gouvernance et le Renforcement des Lois » (EAGLE) , co-fondée par le belge Luc Mathot. Conservation Justice est dédiée principalement à la « protection des éléphants et autres espèces animales menacées au Gabon et à la lutte contre l’exploitation forestière illégale ». La mission de Yann au sein de CJ est de renforcer les capacités de l’ensemble de ses ressources humaines et améliorer les relations coopératives et sociales avec les communautés villageoises ainsi qu’avec les autorités régionales. C’est ainsi qu’il rencontrera et développera des liens sociaux avec plus d’une centaine de communautés villageoises dans les provinces gabonaises, en plus des dizaines qu’il connaissait déjà depuis ses 11 années passées au Gabon. Sur le terrain, Yann sera particulièrement attentif à un sujet couvert par CJ : la mise en application de l’arrêté 105 du Code Forestier relatif aux Cahiers des Charges Contractuels (CCC). Ce texte de loi prévoit que les communautés villageoises se trouvant à proximité d’une exploitation forestière soient dédommagées au prorata du volume de bois exploité. Mais pour faire valoir ce droit, les communautés doivent d’abord être informées de son existence puis, l’arrêté le précise, « être constituées en association et avoir identifié des projets générateurs de revenus et de développement communautaire ». Hors dans les provinces reculées du Gabon, les villageois ne sont que très rarement regroupés en association et leurs seules sources de revenus sont le plus souvent l’exploitation du bois d’oeuvre et la chasse, y compris malheureusement d’espèces intégralement protégées. L’agro-foresterie à finalité commerciale est très peu pratiquée au Gabon, faute d’investissements et de maitrise des filières. Mais aussi et surtout, les villageois sont majoritairement totalement découragés en raison de la destruction répétée de leurs plantations vivrières par les éléphants en quête de nourriture, celle ci devenant insuffisante ailleurs du fait de l’exploitation forestière. Yann réalise alors que Blessings Of The Forest peut développer une solution à l’ensemble du problème posé : s’il parvient à convaincre les communautés villageoises de planter de l’iboga, il attirera l’attention des bailleurs de fonds internationaux pour soutenir celles ci et développer des activités génératrices de revenus. Non seulement une alternative au commerce illégal d’iboga issu du domaine public peut être développée mais aussi les villageois pourraient se détourner de l’exploitation non durable de la flore et de la faune de leur environnement. Ainsi un lien direct de coopération et de réciprocité serait créé entre les utilisateurs d’iboga du monde entier et les communautés traditionnelles gabonaises engagées dans la conservation et la valorisation de leur patrimoine. CJ mettant à disposition des villages des juristes et des équipes sociales en charge de les aider à se constituer en association, BOTF peut apporter son expertise dans la structuration et le développement des projets. Non seulement cette démarche répond à l’exigence des CCC afin de débloquer les sommes dues par les exploitants forestiers (et ainsi créant une amorce aux projets), mais aussi cela développe une stratégie durable et équitable pour lever des financements à destination des associations villageoises gabonaises. Enfin, si l’on parvenait par ce biais à faire financer une méthode de protection des plantations une solution serait trouvée au dramatique conflit homme-éléphant.
Blessings Of The Forest CIC reçoit un premier financement (20 000 euros) de la part d’un donateur irlandais, ami de David Nassim et tout juste initié au Bwiti (Terry Mc Cabe a.k.a. « Nzambé Kana »). Ce don permet d’initier une toute première plantation pilote d’iboga au sein de la plus ancienne forêt communautaire du Gabon gérée par l’association de regroupement villageois « Adoué Ebyeng Edzuameniene » ou « A2E » (Province de l’Ogooué Ivindo). Yann continue d’être consulté par Conservation Justice, très satisfaite des résultats obtenus par sa méthode de gestion des ressources humaines et des projets de l’ONG. Il parcoure le Gabon avec les équipes de CJ et oeuvre à sensibiliser les communautés rencontrées concernant sa stratégie de développement d’activités génératrices de revenus avec pour moteur central l’iboga. Yann identifie les villages traditionalistes désireux d’adopter la vision portée par BOTF et les accompagne avec les équipes de CJ dans leur structuration administrative. En parallèle le Ministère des Eaux et Forêts du Gabon conseille à BOTF de créer une structure administrative locale avec qui pourrait être signée une convention de partenariat dans le cadre de la volonté politique du ministère de valoriser les Produits Forestiers Non Ligneux (dont l’iboga fait partie). C’est ainsi que le 11 avril 2018 sont déposés les statuts juridiques de l’Association « Blessings Of The Forest - Gabon » au Ministère de l’Intérieur, présidée par Marie Lou Miboka Aboghé sous la bienveillance du Professeur Jean Noel Gassita et de Hugues Obiang Poitevin en qualité de membres d’honneur. Yann est nommé « Coordinateur Stratégique » de BOTF Gabon. L’équipe BOTF Gabon s’étoffe progressivement en s’appuyant sur des compétences locales notamment avec Georges Gassita, petit fils du Professeur Gassita et brillant Juriste de l’Environnement. Georges prend en charge, dans un premier temps, la consolidation administrative et juridique de BOTF Gabon avant d’en prendre la Direction Exécutive. BOTF fait également appel à Judicael Mboulou Mossala (a.k.a. « Etudia Minanga ») en qualité de Secrétaire Technique en charge de la médiation avec les peuples du sud du Gabon et du respect des valeurs traditionnelles.
Après un intense lobbying de plusieurs années et suite à une audience avec le Ministre des Eaux et Forêts (Mr Guy Bertrand Mapangou) lui exposant un nouveau rapport faisant état de l’augmentation exponentielle du braconnage d’iboga dans le domaine public gabonais, BOTF parvient à convaincre cette autorité de faire rédiger et de prendre un arrêté portant « suspension à titre conservatoire de l’exportation de l’iboga en République gabonaise » (dans l’attente de développer une filière durable et équitable). Cet arrêté constitue le tout premier texte règlementaire protégeant nominativement l’iboga du pillage international. BOTF et ICEERS (Centre International pour l’Enseignement, la Recherche et les Services Ethno-botaniques), organisation internationale à but non lucratif basée en Espagne et fondée par Ben De Loenen (réalisateur du film documentaire « Ibogaïne - Rite Of Passage » - 2004), signent un contrat de collaboration dédié au projet d’ICEERS de « mobiliser la communauté mondiale de l’iboga et de l’ibogaïne afin de travailler ensemble autour d’une vision commune ». BOTF et ICEERS réalisent alors une mission conjointe au Gabon afin de recueillir le plus d’appréciations possibles, de la part de l’ensemble des parties prenantes au Gabon, concernant l’engouement du monde entier pour l’iboga. Un rapport complet issu de ce travail collaboratif est publié à l’attention de la communauté internationale. La même année, notamment durant la mission BOTF/ICEERS, une réunion préparatoire, en vue de d’organiser une Conférence Internationale au sujet de l’iboga, est organisée par l’ONG IRDC Africa (dédiée aux projets agricoles au Gabon) en partenariat avec l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) et Blessings Of The Forest. Pour la première fois, l’ensemble des autorités administratives concernées et la société civile gabonaise se réunissent dans le but de faire le point sur la situation de l’iboga au Gabon et dans le monde puis de mettre en place une stratégie de réponse face cet engouement international. Il est alors décidé d’organiser cette nécessaire rencontre internationale, au Gabon, dès 2020.
La crise du COVID19 s’abat sur le monde et les frontières se ferment mettant fin à l’organisation de la Conférence Internationale dédiée à l’Iboga au Gabon. Mais paradoxalement, cette crise sanitaire mondiale aura un effet bénéfique quant à la prise de conscience relative aux médecines alternatives au même moment où le mouvement « Black Lives Matter » explose aux USA et incite de nombreuses sociétés / organisations américaines à améliorer leur politique à l’égard des minorités ethniques notamment des afro-descendants. Aussi, à la même période, la communauté amérindienne se fédère en Amérique du Nord contre la volonté de certaines associations de décriminaliser l’utilisation du Peyote, plante sacrée pour les autochtones, en voie de disparition en raison de sa surconsommation internationale. Cette situation permet à BOTF de capter soudainement beaucoup plus l’attention de la communauté des utilisateurs de plantes psychédéliques liées à une utilisation sacralisée par les peuples autochtones du monde entier. Ainsi, par l’intermédiaire de l’organisation ICEERS, BOTF rencontre David Bronner, un chef d’entreprise américain également activiste très engagé autour du commerce équitable, de l’agriculture durable, du droit des animaux et de la réforme des lois américaines en matière d’utilisation thérapeutique de plantes psycho-actives. David co-finance de nombreuses organisations dont ICEERS mais également la très renommée Association Multidisciplinaire pour l’Etude des Psychédéliques (MAPS) fondée par le Docteur en Politique Publique Rick Doblin. Suite à son échange avec BOTF, David Bronner fait un premier don de 15000$ à l’organisation et promet de faire beaucoup plus sous peu… Puis le 16 septembre 2020, BOTF Gabon signe une convention de partenariat de 5 ans avec le Ministère des Eaux et Forêts relative à « gestion et à la valorisation durables des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) ». « Les deux parties s’engagent, sur une base relationnelle transparente, à conduire des activités concertées dont les axes d’intervention sont notamment relatif à l’amélioration des connaissances, au développement d’outils techniques et leur vulgarisation, au renforcement des parties prenantes, au renforcement du cadre normatif et juridique, à la lutte contre l’exploitation illégale et à la sensibilisation et l’accompagnement des populations villageoises dans le développement de projets communautaires « .
BOTF gagne en visibilité et en crédibilité au Gabon comme à l’international. Les donateurs sont de plus en plus nombreux et de ce fait, de plus en plus de projets agro-forestiers soutenus par BOTF voient le jour notamment dans le sud du Gabon au sein de diverses communautés structurées en association. En milieu d’année BOTF signe un partenariat avec un sponsor fiscal américain, « Far Away Project » (offrant la possibilité aux donateurs américains de déduire leurs dons à BOTF de leurs impôts) puis reçoit un nouveau don de 50 000$ de la part de David Bronner. Les séances de travail entre les associations villageoises, les équipes de BOTF et les autorités gabonaises se multiplient afin de dessiner la stratégie d’implémentation du Protocole de Nagoya et ainsi pouvoir développer une filière d’exportation légale, durable et équitable d’iboga et autres PFNL. BOTF signe une convention de partenariat avec l’ONG gabonaise « Muyissi Environnement », fondée et présidée par Ladislas Ndembet, relative au suivi des projets financés par BOTF dans le sud du pays et au renforcement des capacités du réseau associatif régional. Fin 2021, BOTF finance les plantations d’iboga et autres activités génératrices de revenus de 10 associations villageoises qui ont déjà atteint plus de 10 000 iboga plantés.
BOTF organise la première mission conjointe avec les équipes PFNL et Nagoya du Ministère des Eaux et Forêts, dans l’extrême nord-est du Gabon, auprès du premier projet pilote financé par BOTF (Association A2E- Ogooué Ivindo). Jonathan Dickinson, ancien directeur de l’Alliance International des Thérapeutes par Ibogaïne (GITA) devenu directeur d’une structure de soins à base d’ibogaïne au Canada, est associé à cette mission en qualité de premier candidat à l’accès à la ressource iboga en total alignement avec les principes inhérents au Protocole de Nagoya. David Bronner s’associe avec Myriam Volat (co-directrice de la Fondation RiverStyx basée aux USA) afin de créer le « Fond de Conservation des Médecines Indigènes » (IMCF). BOTF devient un projet phare de cette nouvelle fondation et IMCF s’engage à financer les activités de BOTF à hauteur d’un demi million de dollars par an.